lundi 9 juin 2008

Le chili au Mexique


Vous avez déjà vu un western où les durs cow-boys, qui sentent un peu mauvais après leur longue chevauchée, ne s'arrêtent pas pour allumer un feu et mettre cuire leurs haricots? Tout le monde l'a tellement vu qu'on oublie que la vraie recette de haricots rouges, le chili con carne, est d'abord mexicaine, comme son nom l'indique. C'est bon, certes, mais (que Pancho Villa me pardonne!) la recette n'a rien de révolutionnaire. La preuve?
Faites tremper la veille 500 g de flageolets rouges ou de cocos rosés. Le soir dit, allumez votre feu dans la prairie et, sur fond de hurlements de coyotes, mettez vos haricots dans une vieille casserole cabossée, accompagnée d'un kilo de boeuf à braiser maigre coupé en gros dés. Recouvrez d'eau et portez à ébullition avant d'ajouter 2 feuilles de laurier, 2 gros oignons émincés et 1 gousse d'ail pilée. Laissez cuire deux heures, ce qui vous laisse le temps de panser votre cheval.
Puis faites chauffer un chouia d'huile dans une poêle, et mélangez-y sérieusement 5 tomates pelées et réduites en bouillie (sinon, prenez une boîte de pellati), du sel, du poivre noir, 2 c. à s. de fécule de maïs, deux pincées d'origan séché, deux pincées de sauge séchée, deux pincées de cumin et 1 c. à c. de chili en poudre. Travaillez au corps et laissez cuire cinq minutes. Ajoutez alors cette préparation aux haricots et laissez mijoter une heure, ce qui vous donne le temps de rassembler le bétail.
Dégustez avant de pousser quelques chansons au clair de lune.
Si vous préférez faire cette recette dans votre cuisine toute équipée, cela ne regarde que vous...

vendredi 6 juin 2008

A piment, piment et demi


Dans ces délicieuses petites choses que sont les piment, se trouve une substance, la capsaïcine, inaltérable aux transformations culinaires, et que les scientifiques ont mesurée en une échelle dite de Scofield (de 0 pour le poivron à... 300 000 pour le Habanero). Un superbe livre décrit les mille et une choses que l'on peut faire avec cette plante, présente dans le monde entier. Comme un menu varié, par exemple, pour quatre personnes.
Attention les palais! ces crevettes sont redoutables. Faites cuire 400 g de spaghetti dans de l'eau bouillante salée. A côté, faites sauter 24 crevettes crues épluchées et 8 gousses d'ail émincées dans de l'huile d'olive. Ajoutez, après une minute, 4 piments Guajillo épépinés et coupés en julienne, 2 grosses tomates hachés grossièrement, 20 olives vertes coupées en deux et 4 c. à s. de câpres. Lorsque les crevettes sont transparentes, arrêtez la cuisson. Garnissez les spaghetti cuits avec les crevettes et décorez de 20 feuilles de basilic coupées en chiffonade.
Reposez les papilles! Equeutez et épépinez 8 poivrons doux. Mélangez 225 g de poulet haché, 1 blanc d'oeuf, 60 g de pignons, 1,5 dl de crème épaisse et 1/2 c. à c. d'estragon haché, salez et poivrez. Farcissez les poivrons avec ce mélange et placez-les dans un plat à gratin huilé. Enfournez une demi-heure à 180 degrés.
Osez l'épice pour le dessert! trempez deux piments Ancho dans du thé chaud bien fort pendant une demi-heure, puis laissez-les une nuit dans 1,75 dl de rhum de bonne qualité. Epluchez un ananas frais, enlevez le coeur et coupez-le en tranches. Nappez du rhum dans lequel ont trempé les piments et laissez macérer 10 minutes. C'est tout.
Rappel: quand votre bouche est en feu, ne buvez pas, mangez du pain!
"Poivrons et piments", de Robert Berkley, Michel Aveline Editeur, 120 p.

jeudi 5 juin 2008

Devenez accro d'acras!


On a tort de croire que les nourritures exotiques ne sont destinées qu'à des gourmandises vacancières, sur place, en short ou en robe de plage. Tenez, la cuisine créole, c'est chaud, épicé, goûteux et original. Pour preuve, ce poulet aux bananes. J'en vois dans le fond de la classe qui font la moue, genre "Du poulet avec des fruits, quelle horreur!". Qu'ils essaient avant de critiquer...
Pour quatre personnes, comptez huit cuisses de poulet, que vous ferez dorer dans 30 g de beurre, en cocotte, pendant 10 minutes. Retirez vos cuisses (celles de poulet, pas les vôtres, qu'est-ce que vous croyez?) et rajoutez 30 g de beurre dans la cocotte. Faites-y sauter 4 bananes pas trop mûres, épluchées et coupées en rondelles, pendant trois minutes. Remettez les cuisses et mouillez de 1 dl de vin blanc sec et de 1 dl de bouillon de volaille. Laissez mijoter 10 minutes à couvert, et encore 5 minutes à découvert. Sortez votre volaille et vos fruits que vous dresserez sur un plat. Liez la sauce avec 2 jaunes d'oeuf, ajoutez le jus d'un citron vert, 2 pincées de safran, du sel et du poivre. Nappez et dégustez. Pas mal, non?
En hors d'oeuvre, vous ne couperez pas aux acras, ces petits beignets épicés. Le plus long est de faire dessaler 250 g de morue pendant quatre heures, à grande eau. Retirez ensuite les arêtes et la peau. Mixez la chair avec 1 oignon, 2 gousses d'ail, 1 petit piment oiseau, 2 c. à s. de persil, un peu de sel et de poivre. Versez dans une terrine et ajoutez 250 g de farine fleur, 2 oeufs (un à un), 5 cl de lait tout en mélangeant bien. Confectionnez des petites boulettes que vous ferez frire à haute température, sans en mettre trop à la fois dans la friteuse. Egouttez sur du papier absorbant, avant de servir.
Et n'oubliez pas le "ti punch", histoire de retrouver le soleil des Antilles.

mercredi 4 juin 2008

A couper le souffle


Il y a les peureux que le simple mot "soufflé" fait trembler de tous leurs membres. Il y a les rigolards qui ne peuvent s'empêcher de raconter le jour où les invités sont arrivés en retard. Et il y a les gourmands qui savent qu'un bon soufflé mérite tous leurs soins. Le principe en est simple: un mélange lait-oeufs qui monte, qui monte, qui monte dans le four, mais qui peut retomber aussi vite que votre bonne humeur. Pourtant, il n'y a rien de compliqué.
Comme ce soufflé aux légumes original et qui fera le régal de quatre personnes. Faites revenir 200 g de petits lardons coupés en dés dans une poêle sans corps gras, puis mettez-en la moitié au fond d'un plat à gratin graissé. Eparpillez ensuite 200 g de mascarpone par-dessus.
Dans une casserole, mettez un poil d'huile et faites-y revenir 2 oignons grossièrement hachés, 1 poivron jaune, 1 carotte et 1 chou-rave coupés en dés, 1 petit poireau blanc coupé en fines lamelles et 100 g de petits pois. Assaisonnez vos légumes, puis répartissez-les sur le fromage qui est donc, rappelons-le, dans le plat à gratin. Recouvrez du reste de lardons. Brassez un bon coup afin que tous ces éléments se rencontrent.
Mélangez ensuite au fouet 3 dl de lait, 3 oeufs, 1/2 cc de sel, du poivre et de la muscade râpée. versez ce mélange sur vos légumes. Puis, parsemez la surface de votre préparation d'un peu de fromage râpé.
Mettez votre plat dans un four préchauffé à 220 degrés, au milieu. Attendez ensuite 25 minutes, sans paniquer. Servez rapidement et, à ce moment-là, à ce moment-là seulement, respirez un bon coup: vous avez gagné.

mardi 3 juin 2008

Je hais les limaces


Les limaces et moi partageons une passion commune pour les fraises. Autant vous dire que les abords du carreau sont le théâtre d'une bagarre permanente. Ces sales bêtes sont si entêtées...

Le problème est que la saison est courte. Alors, une fois que vous serez rassasiés de fraises à la crème, de tartes, de frappés et de confiture, tentez le moelleux. Vous faites d'abord trois biscuits: cassez trois oeufs dans une terrine, ajoutez 75 g de sucre et posez la terrine dans un bain-marie. Battez au fouet électrique 5 minutes jusqu'à obtention d'une préparation mousseuse. Retirez du bain-marie et continuez à battre encore 5 minutes. Incorporez ensuite 75 g de farine délicatement en soulevant la masse. Puis répartissez votre pâte dans trois moules à manquer beurrés et farinés de 20 cm. Glissez à four chaud (200 degrés) pendant 10 minutes. Puis retirez, et retournez vos biscuits sur une grille.

Lavez et équeutez 400 de fraises. Réservez les plus belles pour la décoration et écrasez les autres à la fourchette. Battez très ferme 3 dl de crème et incorporez-y vos fraises écrasées. Gardez au frigo. Etalez 150 g de pâte d'amande au roulent pour en faire une bande d'environ 20 cm sur 6 cm. Faites fondre 150 g de gelée de groseille et 1 c. à s. d'eau et faites tiédir. Mélangez 4 c. à s. d'Amaretto et 4 c. à s. d'eau.

Ne reste que le dressage: posez un biscuit sur un plat et arrosez-le du tiers du mélange Amaretto-eau. Tartinez ensuite de la moitié de la crème aux fraises. Posez un deuxième biscuit et recommencez. Puis posez le dernier biscuit et mouillez-le. Décorez avec les fraises et recouvrez-les de gelée. Tartinez aussi le pourtour de votre moelleux avec la gelée et collez-y votre pâte d'amande. Garnissez de crème Chantilly avant de laisser le moelleux au frigo pendant 4 heures.

Une fois que vous aurez goûté ça, vous en voudrez encore plus aux limaces!

Une fête pour le gratin


Alors, là, cela a été dur à obtenir. Il faut que je vous explique. Chaque fin de vacances, notre petit quartier se réunit pour une fête en commun, un de ces repas canadiens où tout le monde rivalise pour apporter un mets plus original que les autres et où, ensuite, tout le monde se complimente parmi. Parmi les plats proposés, je salivais depuis un moment sur une recettes que sa propriétaire m'a enfin révélée, après que j'eusse accompli moult bassesses. Comme je ne suis pas chien, je vais la partager.
Voici donc le gratin de médaillons de porc aux légumes (8 personnes): commencez par faire revenir dans 3 cs d'huile d'olive 2 gousses d'ail écrasées, puis ajoutez-y 3 boîtes de pellati, ces tomates pelées italiennes (fraîches, c'est mieux, mais c'est plus long), et laissez tout gentiment réduire. A la fin, complétez généreusement de basilic ciselé, de sel, de poivre et d'une lichette de sucre.
Détaillez ensuite 750 g d'oignons en tranches, 2 poivrons verts en bandes et 750 g de courgettes en tranches. Faites revenir les oignons dans 5 cs d'huile d'olive, puis jetez-y les poivrons et les courgettes, salez, poivrez et laissez à feu doux jusqu'à obtention d'une belle consistance.
Ne reste qu'à couper 1 kg de filet de porc en médaillons d'environ 1 cm d'épaisseur que vous poêlerez rapidement dans un peu d'huile avant de salez-poivrer. (Notez que vous pouvez faire tout cela à l'avance si votre temps est compté, comme toute personne qui fait double journée...)
Le moment venu, nappez un plat à four de vos légumes, posez par-dessus votre viande et recouvrez de votre purée de tomates. Terminez en râpant 150 g de parmesan frais et 350 g de gouda. Mélangez le parmesan à 2 dl de crème fraîche et versez sur les tomates, avant de recouvrir de gouda haché. Hop, au four (200 degrés) pendant 20 minutes pour faire dorer.
Quand je vous disais que le gratin sait faire la fête...

lundi 2 juin 2008

A manger avec les yeux


La cuisine japonaise qui s'est exportée en Occident est luxueuse. Sushi, tempura, yakitori, sashimi sont quelques couleurs d'une palette qu'on déguste d'abord du regard. En véritable artiste, le chef s'occupe autant de l'aspect que du goût, avec ce sens épuré du design propre au Soleil levant.
Pourtant, le Japonais moyen ne déguste pas que ces mets précieux. Son menu de tous les jours comprend, presque forcément, la simple soupe au miso, le miso étant cette pâte de soja fermentée que l'on trouve aujourd'hui dans presque tous les magasins asiatiques. La recette est à la portée de n'importe qui: dans une casserole, mettre un litre et demi d'eau, un cube de bouillon, une ou deux cuillerées à soupe de miso, une carotte coupées en très fines rondelles, 100 grammes de chou chinois coupé en lanières, des crevettes décortiquées, des mini-épis de maïs, une ciboule coupée en rondelles, 300 grammes de nouilles chinoises (cette liste est purement indicative). Vous faites cuire jusqu'à ce que les carottes soient cuites.... Quelques minutes avant la fin, ajoutez des pousses de soja. Même moi, j'y arriverais, c'est vous dire...
Si vous voulez pousser plus avant sans vous compliquer la vie, tentez les tempuras. vous préparez une pâte composée d'un oeuf, de 75 grammes de farine, de 25 grammes de Maïzena et d'un décilitre d'eau. Vous y trempez queues de crevette, morceaux de poisson, légumes, etc. et vous faites frire à l'huile. Servez avec du gingembre macéré et de la sauce soja.
Ou essayez les yakitoris, ces brochettes de poulet, canard ou autre que vous trempez dans une sauce aigre-douce composée d'un décilitre de vin de riz doux, d'une décilitre de sauce soja, de trois cuillerées à soupe de sucre et trois de farine. Vous faites griller les brochettes quelques minutes sur la braise en arrosant régulièrement de cette même sauce.
Mais attention au service. Si vous possédez de belles assiettes carrées noir mat, c'est le moment de les utiliser. Enfin, reste à espérer que tout le monde aime le thé vert. (Perso, je déteste...)